Pourquoi bâille-t-on ?

Si l’on connaît bien les situations dans lesquelles le bâillement survient, les scientifiques peinent encore à expliquer ce réflexe communicatif. Bâiller est cependant bon pour le corps et son absence ou son excès peut être le signe d’une pathologie.

Pourquoi bâille-t-on ? Le bâillement est encore une énigme aujourd’hui. S’il est mal vu en public, c’est un réflexe totalement involontaire, irrépressible et même contagieux. Une personne qui commence à bâiller ne peut s’arrêter… De nombreuses hypothèses sont avancées, mais les scientifiques ne se sont pas encore mis d’accord. Ce réflexe survient surtout en cas de fatigue, après un repas copieux ou encore lorsque vous vous ennuyez… Merinos fait le point pour vous sur ce que l’on connaît du bâillement à ce jour.

Qu’est-ce que le bâillement ?

Le bâillement est un processus qui commence par une grande et lente inspiration suivie d’une brève apnée, puis d’une grande expiration la bouche grande ouverte. Ce comportement universel et involontaire est souvent mal vu en public mais n’en reste naturel. Il survient 5 à 10 fois par jour, soit environ 250 000 fois au cours d’une vie, et dure 2 à 5 secondes.

Lorsque vous bâillez, c’est toute une série de muscles qui s’étirent et se contractent. Sont concernés les muscles de la face et du cou ainsi que les muscles respiratoires (diaphragme, intercostaux). Dans certains cas, le tronc et les bras peuvent s’étirer dans un mouvement vers le haut. 

Tous les vertébrés, à l’exception des girafes, bâillent, et ce, à tous les stades de la vie. Chez les humains, c’est le fœtus qui bâille le plus : entre 30 et 50 fois par jour à partir de la 12ème semaine de vie intra-utérine.

Pourquoi bâille-t-on ?

Il est encore difficile de dire exactement pourquoi on bâille. Jusqu’à récemment, on pensait que le bâillement permettait d’oxygéner le cerveau. Cette idée reçue a été réfutée : le taux d’oxygène dans le sang baisserait, au contraire, brièvement après avoir bâillé. Plusieurs théories et hypothèses existent, mais elles ne sont pas encore confirmées par la science. Cependant, nous connaissons bien les situations dans lesquelles nous bâillons.

Dans quels cas bâille-t-on ?

Vous l’aurez sûrement remarqué, nous avons tendance à bâiller quand :

  • Nous sommes fatigués : cela peut être un symptôme de manque de sommeil ou de lutte contre l’endormissement ;
  • Nous avons faim ;
  • Nous avons trop mangé ;
  • Nous nous ennuyons ;
  • Nous voyons quelqu’un d’autre bâiller ;
  • Au réveil, lorsque nous sortons de la torpeur du sommeil paradoxal : ce serait alors un signe de bien-être.

À quoi sert le bâillement ?

Selon les pistes actuelles, le bâillement aurait différentes utilités :

  • Réguler la température du cerveau : lorsque celle-ci est trop élevée, bâiller permettrait d’augmenter la pression artérielle et d’amener du sang plus frais au cerveau.
  • Stimuler notre vigilance : selon le Dr Olivier Walusinski, médecin généraliste qui a étudié le bâillement, ce réflexe serait associé au cycle veille-sommeil. Bâiller nous empêcherait de nous endormir ou nous alerterait en cas de fatigue trop importante. Il nous permettrait de rester connectés au monde extérieur malgré la faim ou la fatigue.
  • Favoriser la détente et calmer le stress et l’anxiété : il aiderait le corps à se relaxer, libérerait les tensions et favoriserait la concentration. Il est même conseillé de provoquer les bâillements au cours de la journée si vous vous sentez trop stressé ou fatigué. Bâiller aiderait donc à retrouver son calme dans diverses situations : un artiste avant un spectacle, un sportif avant une compétition, un étudiant avant un examen.

Quelles sont les conséquences du bâillement ?

Le bâillement est généralement bénéfique pour le corps. S’il permet de se détendre, il a aussi une utilité pour réguler la pression lorsque les oreilles se bouchent en altitude. Il peut aussi libérer les nerfs compressés lors d’une paralysie faciale barotraumatique suite à une remontée de plongée sous-marine.

Il faut, cependant, faire attention : un bâillement trop ample peut entraîner une luxation de la mâchoire.

Par ailleurs, tout comme le rire ou les pleurs, le bâillement est contagieux. Lorsque vous voyez une personne bâiller, il est fort possible que vous en fassiez de même sans pouvoir vous contrôler. C’est une réaction empathique déclenchée par les neurones miroirs qui est propre aux primates (Hommes et singes). Elle serait davantage marquée en voyant un proche bâiller plutôt qu’un inconnu. Par ailleurs, plus les personnes avancent en âge, moins elles sont réceptives au bâillement communicatif.

Quand le bâillement est-il anormal ?

Si nous ne connaissons pas encore précisément pourquoi on bâille, nous savons qu’un individu bâille en moyenne moins de 10 fois par jour en temps normal. Un bâillement plus fréquent ou, au contraire, inexistant peut alerter sur une pathologie.

Bâillements excessifs

Un bâillement fréquent n’est pas forcément pathologique, mais peut dans certains cas annoncer un problème. Migraines, méningite, intoxication au monoxyde de carbone, hypertension intracrânienne due à une tumeur, épilepsie, sclérose en plaques… En cas de doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.

Par ailleurs, certains anti-dépresseurs peuvent induire un bâillement excessif. Certaines personnes sous traitement se mettent à bâiller 50 à 200 fois par jour, par salves de 15 à 20 bâillements.

Bâillements rares

À l’inverse, certaines pathologies comme la maladie de Parkinson peuvent réduire le nombre de bâillements, voire le rendre inexistant. La prise de neuroleptique, d’opiacés ou de drogues peut également avoir cet effet. Par ailleurs, chez les personnes autistes ou atteintes de schizophrénie, le bâillement peut aussi être diminué voire supprimé. 

 

En résumé
Que faut-il retenir ?
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  • Dans quelles situations bâille-t-on ?
    Le bâillement survient généralement quand on est fatigué, quand on a faim, quand on a trop mangé ou encore quand on s’ennuie. Il peut également être un signe de bien-être au réveil ou une recherche de détente pour calmer le stress.
  • Quelles sont les causes du bâillement ?
    Bâiller permettrait de réguler la température du cerveau, de stimuler la vigilance ou encore de favoriser la détente. Cela serait notamment un moyen de prévenir l’endormissement en alertant la personne d’une fatigue excessive. Les causes du bâillement n’ont cependant pas encore été confirmées par la science.
  • Pourquoi bâiller est-il communicatif ?
    Bâiller est communicatif en raison de la sollicitation des neurones miroirs dans une démarche empathique. Le bâillement permettrait aux individus de se connecter entre eux et d’activer la vigilance de groupe lorsqu’une personne est fatiguée.